David Lütolf - solutions

Ukraine: Sous le lampadaire bleu après les toilettes, Zone Bleue, Obudaì Sziget, Budapest, Hongrie.

(2006-08-08) La deuxième partie du voyage s'annonce pleine de surprises agréables. L'arrivée est pénible, après des heures de route (dont deux à 3km/h), à 18h30 nous arrivons enfin devant le pont qui marque l'entrée de l'île. Le staff est un peu à la rue et ne comprend pas grand chose à ce qui se passe, c'est cool grâce à un malentendu j'arrive à éviter la file d'une demi-heure pour le bracelet et plus tard à obtenir un bracelet TV/PHOTO qui ne me servira presque à rien.

Mon contact sur place s'appelle Simon, je l'ai rencontré il y a peu de temps à Dour en Belgique dans un autre festival. Par une chance assez incroyable, il avait justement une tente en trop qui aurait fini dans la poubelle 5 minutes après notre arrivée. Le logement est donc trouvé, une petite place subsite juste à côté de sa tente et de celle de ses potes qui se révèleront être les compagnons idéaux pour une telle occasion. Comble du bonheur, un poteau muni d'un lampadaire se trouve pile à côté de la tente, auquel mène un arbre penché au bord de la route. Une rallonge cherchée chez Auchan et des serre-fils pris dans mes bagages me permettront d'avoir de l'électricité tant que les lumières seront allumées (il était d'ailleurs assez facile de deviner l'état d'ébriété du mec qui allumait et éteignait les lampes en regardant l'heure à laquelle elles s'éteignaient et s'allumaient). Bref. Je ne vais pas vous raconter tout ce qui est arrivé sur cette île, car il s'en est passé tant que vous perdiez un temps insensé à en lire le récit - et moi à l'écrire. Essayez juste d'imaginer ce que peut être un festival où se retrouvent près de 400'000 personnes, cloitrés sur une île disposant d'un seul accès, une semaine entière durant laquelle le jour et la nuit n'ont plus de signification, où le temps et l'espace sont deux dimensions devenues trop difficiles à gérer et où nos errances ne sont guidées plus que par les envies du moment, où tout est possible et rien à la fois. Le Sziget, c'est un monde à part (et dans ce monde à part un autre monde, Hammer World, peuplé de gens tout de noir vêtus mais pas méchants). Un monde à part, comme une semaine au camping du Paléo mais en plus fou, en plus déjanté, où l'on peut accoster n'importe qui et parfois passer la nuit avec, où l'on se dit soudain "c'est tellement tôt", où le seul but peut être de trouver Bretheau ou des patates entre 6 et 9h du mat tout en se baignant dans une casserole après avoir avalé du LSD. Je pourrai continuer à vous disséminer quelques informations, mais à quoi bon. Je tiens juste à citer Nawak, illustre français parmi tant d'autres, incruste arrivé au centre de notre camp et qui a très rapidement prouvé qu'il la méritait plus que tout, avec qui j'ai passé des soirées inoubliables. Les mots sont de trop. Chacun est catégorique: l'an prochain on sera là, mieux équippés, mais on y sera. Après quelques interludes comme un après-midi au thermes de la ville (ah quel bonheur), la semaine se termine abrubtement. Pandanlagl. Bah...

Comme le train des potes n'est que le lendemain et que l'île entière se démonte et perd tout ce qu'elle avait accumulé en une semaine, on décide de passer une nuit dans un hôtel pourri au possible pas loin de là, 12E la nuit par personne mais au moins on a des douches chaudes. Après une excellente bouffe (merci Adriane d'avoir aidé Maman) et s'être échangé des scoubidous (grâce à Bretheau, le punk de la situation), on assiste à une scène de corruption policière dans un petit troquet pas loin du tout.. décidemment on est pas près de s'ennuyer ici.
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