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Ukraine: Influences Soviétiques

Les restes de l'époque soviétique en Ukraine ne se limitent pas, et de loin, aux véhicules robustes et presques antiques, aux bâtiments très imposants ou à l'omniprésence de la police ou militia à chaque entrée de magasin ou métro. Si on se rend dans une gare, une marche militaire retentit pour chaque départ de train à destination de Moscou ou Volgograd ; et même si on ne joue pas à drapeau-marteau-faucille mais comme chez nous à feuille-caillou-ciseaux pour savoir qui aura l'honneur de commencer, ces symboles peuvent être aperçus un peu partout.

L'identité nationale ukrainienne est très forte, caractéristique très probablement influencée par l'histoire du pays, longtemps sous une très forte domination russe. Encore maintenant, toute la partie ouest du pays parle ukrainien, alors que tout ce qui est à l'ouest de la Dnipro parle en majorité russe. La question a été soulevée à de nombreuses reprises de savoir si l'Ukraine devrait être séparée en deux moitiés, l'ouest prenant L'viv pour capitale, et l'est éventuellement rattaché à la Russie. Bien des personnes considèrent encore l'Ukraine comme une province de la Russie, et ce n'est pas pour plaire à tout le monde. Certains refusent de parler ukrainien, d'autre haïssent le russe, et comme la capitale est située en plein sur la rivière qui sépare le pays en deux les deux langues sont y sont comprises couramment.

En discutant avec les Ukrainiens, en particulier les jeunes, on ressent un fort sentiment d'inégalité de traitement vis-à-vis des pays de l'Europe. Ils veulent prouver qu'ils peuvent se suffire à eux-mêmes, revendiquent l'usage de leur langue, mais nombreux sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi les relations commerciales avec leurs voisins de l'ouest sont si difficiles, sans se rendre compte de la 'distance' qui sépare leur pays du reste. A commencer par la frontière, dure à traverser, mais également par la langue. Les profs de langues étrangères parlant correctement la langue enseignée sont rares, et la qualité des élèves s'en ressent. Tous les étudiants que j'ai rencontrés et qui savaient ce qu'ils voulaient faire après leurs études rêvaient de faire interprête, mais le niveau général (il y a bien sûr des exceptions) est selon moi insuffisant, et les places disponibles, comme partout, limitées en nombre. Le pays manque cruellement d'ingénieurs et de techniciens qualifiés, mais de nombreux étudiants se content de suivre les cours sans prêter attention à la matière et espèrent que le papier qu'ils recevront à la fin de leurs études suffira à leur assurer un job convenable. Le problème n'est bien sûr pas limité à l'Ukraine, mais le phénomène me semble plus marqué ici et l'importance des assurances sociales doit y jouer son rôle. Alors que j'étais à Granitne, on m'avait dit que les seuls jobs intéressants étaient dans l'éducation ou l'administration, et que si on ne voulait pas passer sa vie à travailler dans une usine il suffisait de ne rien faire et que l'état se chargeait de la subsistance.

Une partie de l'Ukraine est prête à faire le pas et s'engager dans l'Europe, tandis qu'une autre partie ne l'est pas du tout. Dans l'immobilier, par exemple, on utilise encore de minuscules briques en terre cuite très friables et la façon de construire ou de poser les installations laisse parfois perplexe tant les résultats sont abérrants. D'un autre côté, la volonté de s'ouvrir au monde (au monde Européen, la culture américaine est asses mal vue ici, même s'il y a des McDo un coin de rue sur deux) et de s'affranchir de la Russie est très forte, à l'instar de la détermination qu'a montré ce peuple à conserver son indépendance au cours des siècles et des nombreuses tentatives d'invasion et d'annexion subies. Malheureusement, et je vois là encore une profonde balafre laissée par le communisme, très rares sont ceux qui ont l'ambition et l'imagination nécessaires pour voir en grand et prendre les devants afin de rendre possible les rêves qu'ils n'osent pas avoir.
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Université au sud de la ville. Cet escalier est un monument aux héros de la révolution orange, pour la plupart étudiants. On y est allés pour voir un entraînement de lutte ukrainienne (les CPAC) mais qui était bien plus tard.
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La bibliothèque la plus cool que j'aie jamais vue. Des étagères innombrables, placées de façon presque anarchique lui donnaient un air de labyrinthe étroit, gardien de trésors sur papier. Si vous passez à côté du parc Shevchenko à Kiyv, n'oubliez pas d'y faire un tour, c'est juste à côté.
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La coline qui surplombe Kiyv, sur la terrasse de la patinoire. Je voulais faire "je suis le roi du monde" sur l'espèce de proue métallique mais on était pas assez motivés pour faire les idiots
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Ça c'est la partie supérieure des "Caves Monastery", au-dessus duquel trône une église détruite durant la guerre et reconstruite à l'authentique. L'obélisque à droite est un monuments aux soldats anonymes et possède, comme dans tout le pays, une "flamme eternelle" à son pied.
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Une ancienne forteresse transformée en hôpital. La grosse dame refusait obstinément de quitter le champ de mon objectif..
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En me balladant dans le parc de l'hôptial, j'ai eu la chance de rencontrer Pavlov.
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En bas les anciennes fortifications, et au fond le stade national de Kiyv. Les 4 tours servent de support à l'éclairage du terrain.
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L'entrée principale de la forteresse.
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Rue importante de Kiyv. Pub énormes, magasins de luxe et centres commerciaux huppés caractérisent cette partie de la ville.
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